Il se tenait devant la porte fermée, observant les fines gravures de cette dernière, absorbé par les motifs hypnotisants de beauté. Tout aussi était travaillé avec minutie, juste milieu entre le grandiose qui devait être conféré à cet endroit et la sobriété à garder. Certains ne pouvaient tolérer trop d'opulance en vertu de la bienfaisance, d'autres aimaient simplement cette pureté dans l'art.
Assez étonnamment, cette cité n'était pas seule œuvre de son fondateur mais vivait en partie selon les gestes des habitants de cette dernière. Après, tous n'étaient pas destinés à descendre au milieu des hommes ou à avoir des tâches particulières, se tournant vers des activités bien plus... humaines.
Un sourire se glissa sur son visage, trace d'amusement permise seulement par l'absence de regards indiscrets. Parfois les mortels étaient surpris de constater que le Paradis ne recelait pas l'essence même de la paix mais une possibilité sans attaches de donner aux méritants l'opportunité de simplement faire ce qu'ils voulaient. C'était pour cela que ces lieux tenaient du génie absolu : permetttre à quiconque de se consacrer à ce qu'il désirait le plus créait des génies et de ionnés en même temps.
Un bruit de pas résonna, des sandales en bois. La plupart des individus des cités célestes ne volaient que très peu au final. Mais l'homme n'avait pas besoin de bouger pour savoir qu'il s'agissait d'une Domination servant de messager.
- Prince, les tensions se sont calmées mais il y a plus de démons sur cette terre ces derniers temps, les anges craignent une prochaine chasse.
L'homme secoua la tête, agissant les fils de lumière pure apparentés à une chevelure souple.
- Ne répondez pas. Envoyez des archanges pour éviter les débordements. Ils ne feront rien, je le sais.
Le héraut semblait satisfait, se mettant à partir tandis que le Prince de la Face posa une main sur cette porte vibrante de magie. Celle-ci était encore plus belle que les autres, que toutes les autres. Entrelacements d'or, de marbre et de cristal colorés représentant des scènes changeant constamment, elle dévoilait les récits du monde et ne s'ouvrait que sous une seule volonté.
La pièce était gigantesque, faisant sans doute un peu plus de quarante mètres de long mais capable de s'étendre bien plus loin. Plongée dans l'ombre, elle ne recevait que quelques vagues rais de lumières de vitraux complexes, sans doute constitués de joyaux ciselés. Elle était bien plus lumineuse en général, mais cela faisait... tellement longtemps que son éclat était parti. Après tout, peu de monde se rendait ici.
Le sol gronda à la fermeture de l'entrée. Et enfin l'homme, qui n'émettait plus de lumière, se mit à avancer tout autour de lui. Ce n'était pas une période très facile. De plus en plus d'êtres surnaturels témoignaient de leur existence et il y avait tant à guider, tant à juger.
La foi que l'on avait diminuait, mais cela ne changeait rien. Tous avaient des concepts de bien et de mal, de Paradis et d'Enfer.
- Et au centre de tout cela, Vous êtes.
L'être se mit assis sur les escaliers de la fin de cette pièce, ceux qui filaient vers une estrade. On le voyait parfois sur un autre trône, mais il n'osait plus prendre ce genre de places, il n'osait plus depuis si longtemps.
Il laissa ses yeux glisser sur le siège vide.
- Le monde continue, tranquillement. Amen.
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