Hommage : Un verre pour elle.

Contexte : En Avril 2022, la colocation dite du Trouble fut réduite en ruine suite à diverses intrigues bien complexes. Naofumi, demi-déesse surpuissante reconstruit néanmoins entièrement la colocation à l’identique, faisant disparaître les ruines de l’ancienne. La réplique ne sera jamais utilisée.

━━━━━━ ⊙ ━━━━━━

Après presque 3 années ou nulle ombre ne se balada dans les lieux, enfin la poussière se souleva au milieu de la nuit. C’était une figure familière à ce lieu, ou plutôt à l’endroit dont ce lieu n’est qu’une pâle copie sans âme. La mine basse, l’œil humide, la pieuvre entra dans ces lieux, échos de tant de souvenirs. C’était ici qu’elle avait enfin trouvé sa place, ici qu’enfin elle avait pu compter sur quelqu’un. Ici, enfin, qu’elle put faire une pause dans son jogging. La porte grinça en s’ouvrant, et l’ange tentaculaire entra avec un étrange sourire, comme heureuse de revenir en ces lieux, mais aussi attristée par tout ce qui y était encore attaché, et qui ne quitterait jamais pleinement cet endroit.

Tako avait laissé définitivement une partie d’elle-même dans cet endroit.

Le poulpe tenait par ses tentacules une bouteille d’un vieux whisky, volé à Asmara, une autre femme qui avait aussi résidé ici. La fille des nuages et de l’écume avançait ainsi dans le grand hall des lieux, ignorant le papier peint immonde, et les tableaux par la même occasion. Elle n’était pas là pour de simples objets.

Elle était morte.

A vrai dire, la pieuvre s’en était douté dès son retour, mais jamais avait-elle osé poser directement la question. Toujours aussi lâche. L’ancienne préfète avait contourné la question mais son amie et préfète actuelle lui avait avoué la vérité. Des hommages étaient désormais dû. Des hommages à celles qui n’étaient plus là, et à celle qui n’était plus. Ainsi, le poulpe arriva dans le salon, et laissa traîner ses doigts sur le dossier du canapé. C’était sûrement l’endroit de la colocation où elle avait é le plus de temps, se laissant moisir et profitant de bons moments avec ses amies.

C’était sur ce canapé que Tako et Lilith avaient collaborées afin de mettre la fondatrice en tenue de soubrette, au prix d’elles-mêmes finir dans la même tenue. C’était ici qu’elles avaient tant discutés, mais tout cela était du é.

Puis, l’ange déchue s’aventura à la cuisine et n’ouvrit pas le frigo, contrairement à ses habitudes. À la place, la visiteuse des lieux posa ses yeux et adressa un sourire doux-amer à l’immonde horloge en forme de morse. Sérieusement, qui avait bien pu acheter ça ? Mais, dans cette cuisine, le poulpe posa les 4 verres et les remplit tous de Whisky. Si tous étaient désormais remplis d’alcool, l’un en contenant moins que les autres. Après tout, Tako n’avait jamais été une grande buveuse. 4 verres, et le dernier à la nouvelle colocation du trouble pour sa préfète. 1 verre pour chacune des colocataires.

Alors Tako but ce verre moins rempli, cul sec avec une grimace. Les verres étaient là pour les autres, mais jamais ne seraient bu. Enfin, on ne sait jamais, mais la pieuvre n’y croyait sincèrement pas. L’ange déchue monta ensuite à l’étage, chaque marche grinçant sous son poids et ant devant les chambres.

D’abord, la tentaculaire déchue a devant la chambre au numéro 3. C’est ici qu’elle résida en compagnie de l’ancienne préfète aux cheveux clairs, probablement celle qui, en ce temps-là causait le plus de trouble. Ses tendances obsessionnelles jouaient certainement dans cela, mais elle fut une bonne partenaire de crime pour Tako. Mais désormais, celle qui portait le nom de Lilith s’en était allé. Un verre pour elle.

Puis, le poulpe marcha devant la porte de la chambre numéro 2, se rapprochant de son objectif. C’est ici que vécut la demi-déesse surpuissante aux cheveux bleus, celle qui créa la réplique de la colocation que je vous décris. Véritablement, c’était celle qui causait le moins de trouble au sein de la colocation, mais aussi celle qui était la moins humaine, et qui un jour s’en est allé sans grands mots d’aurevoir. Un peu comme le poulpe, à l’exception que Tako était revenu. Un verre pour elle aussi.

Enfin, la chambre première. La destination que cherchait à atteindre la pieuvre depuis le début. C’est ici que dormit la Casanova au cœur tendre qui dirigeait désormais le trouble. Et surtout, c’est ici qu’avait vécu celle qui n’était plus. C’est ici, dans la réplique exacte de cette chambre que la fondatrice de la colocation du trouble, Arakune Mortifère Sakamoto. Celle qui, pour sûr, ne pourrait jamais boire le verre qui lui a été destiné.

Mais, malgré tout. Un verre pour elle.

Elle était celle qui avait réunis toutes ces étranges créatures au sein de ces lieux, et tous semblèrent fascinés par la démone aux cheveux noirs, Tako ne faisant pas exception. Elle était celle pour qui l’ange déchue avait quitté l’académie, mais surtout celle pour qui elle était revenue. Alors le poulpe entra dans cette chambre et se coucha dans le lit qu’elle aurait utilisé, si cette réplique de la colocation n’avait pas été construite pour rien.

Et c’est ici que le poulpe pleura. En boule dans le lit, sans grands sanglots, les larmes s’écoulant simplement sur ses joues.

━━━━━━ ⊙ ━━━━━━

Les yeux rougis au petit matin, le poulpe avait été mise au lit par ses larmes et son épuisement. Descendant vers la cuisine, un frisson vint traverser la peau de la pieuvre. Qu’est-ce qu’il faisait froid !

En ant à côté du salon, le poulpe remarqua dans un coin des vieilles bouteilles de whisky vides, et des mégots de cigarettes par dizaines. La pieuvre du ciel n’était pas la première à venir faire son deuil dans ce lieu si symbolique.

Il faisait si froid à cause d’un carreau de fenêtre brisé dans la cuisine. Même le temps et le vent avaient eu raison de la piètre maison inhabitée. Et le vent avait eu raison de l’un des verres. Tout son contenu renversé au sol, l’un des verres avait été poussé par le vent.

Cela valut un sourire amer au poulpe céleste. Jusque dans sa mort, le destin s’était acharné sur la pauvre diable. Jusque dans les hommages pour elle, le destin serait irrespectueux. Peut-être le destin était-il là pour compenser l’amour et l’amitié que chacune des colocataires avait adressé à Arakune.

L’idée d’un fantôme, de son esprit toujours présent ne vint même pas à la bâtarde angélique. Elle qui avait enfin accepté le décès de la personne qui fut probablement son amie la plus chère en ce temps, et elle n’était pas là pour déshonorer son souvenir de la sorte.

Alors l’enfant du ciel et de la mer prit son propre verre, après tout sa place était à la nouvelle colocation, se dirigea vers la porte d’entrée, les yeux encore rougis par ses pleurs de la nuit et la mine basse. Finalement, peut-être aurait-elle mieux fait de ne pas le faire, ce jogging.