Ce que je suis

TW : Depictions of violence.

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TW : Représentation de violence.

Ils craquaient, voulaient se tordre mais finissaient irrémédiablement par se briser. Des arbres, des branches face à la tempête. Ils gémissaient sous les doigts qui eux-mêmes laissaient entendre la douloureuse plainte. Mais il n'y avait que des oreilles pour saisir, aucun esprit pour écouter et comprendre. Seul le vide pour réponse, seule l'angoissante absence de son âme éteinte. Les larmes inondaient son visage mais le regard restait glacial, distant comme absent. Est-ce que les étoiles se souciaient de la si lointaine terre ? Est-ce qu'Apollon et Artémis aimaient ces adorateurs minuscules ?

Son retour avait été demandé. La protection face au reste. Le traître geste, pourtant, ne pouvait être fait que de mains amies. Sinon où trouver l'ironie à éteindre un cœur pour voir le second voler en éclats ? Un son vague, le gargouillement d'une agonie précipitée, de deux peut-être. L'envie de tourner le regard, l'incapacité totale. Face aux vainqueurs il ne restait que les morts et les inutiles. Pourquoi perdre ses forces avec une simple pierre de plus sur un chemin, après tout ? Faite pour être ramassée et jetée une fois de plus.

Tu reviendras ?

Oui. Oui.. oui il était revenu.

Coup après coup, ses poings percutaient avec une déchirante sauvagerie ce visage d'ange. Les os craquaient, se déboîtaient. Ses phalanges rouges de sang et de contusions ne faisaient plus que la stupide répétition du geste infâme alors que leurs pleurs s accompagnaient le mortel concert des coups à n'en plus finir. Compter était inutile, sans aucun sens et pourtant... pourtant il comptait. Son âme hurlait, hors d'un corps perdu. Il y avait cette tourmente étrange, l'association du refus et de l'envie dans une frénésie meurtrière. Ils le savaient tous deux, et le public observant la scène macabre était tout autant au courant. Les horreurs d'un contrôle saisi, d'un coup d'état. La chair, la peau qu'il avait tant aimé rougissait et bleuissait, ces lèvres embrassées se fendaient et les dents fracturées ne formaient plus qu'une grimace pleine de malédictions. Mais sa bouche articulait, bougeait à travers tout.

Peut-être qu'il s'était brisé à ce moment précis ?

Il finit par se redresser, la traînant d'une main d'acier entourant un cou gracile.

La vue était belle. Les lumières de la ville donnaient l'image d'une galaxie.

Elle se débattait, inutilement. À mi-chemin, elle murmura une fois de plus sans plus bouger. Ses ongles avaient déjà rayé sa peau mais lui faire du mal n'intéressait pas cet ange.

Il y avait quoi, trente mètres ?

Le verre éclatait. Le corps aura disparu dans la minute. Ils devaient trouver la prison trop douce.

Sa douceur était morte, de toute manière. D'eux, il ne restait qu'Art, lui qui aurait tant voulu être à sa place. Disparaître.