Si vous n’avez pas lu le Chapitre 4, voilà le lien !
❀
« Mademoiselle Sazuki ? Bonjour, Inspecteur Spécial Shinohara. Je suis navré que nous nous rencontrions dans de telles circonstances. »
Une main tendue et un air désolé qui finalisèrent les usages à utiliser en présence d'une potentielle endeuillée. Face à cet homme, qui malgré son manque d'originalité, semblait néanmoins sincère, un visage cerné par une nuit blanchie d'une attente interminable. Oui, Akame n'avait pas fermé l'œil plus de quelques minutes tant et si bien qu'il ne restait que ses nerfs pour la maintenir éveillée. Le pilote automatique de son corps était sûrement enclenché puisqu'à plusieurs reprises, elle eut l'impression qu'elle n'avait rien à dicter à ses membres pour qu'ils agissent par eux-même. Pourtant, face à cette paume qui n'attendait que d'être serrée, la brune ne réussit pas à faire bouger ses bras sans réfléchir. Comme si, de par sa fatigue, serrer la main d'autrui lui demandait un effort bien trop monumental pour qu'elle puisse y répondre sans y songer.
Il lui fallut alors rassembler toute sa force pour réveiller la personne polie qu'elle était, et même ainsi, elle se sentit replonger dès ses muscles contracter. Une poignée de main mollement secoué les invitèrent donc à prendre la route de la morgue sans attendre davantage. À nouveau, la jeune fille laissa son corps la guider sans qu'elle ne décide de quoi que ce soit. Un instant, elle se demanda même si l'état de stress dans lequel les récents événements l'avaient plongés n'étaient pas la cause de cette déconnection, tant la séparation entre sa chair et son âme lui semblait nette. Après tout, n'était-il pas normal de vouloir s'éloigner de la réalité lorsqu'elle semblait trop compliquée à surmonter ? N'était-ce pas là, un moyen pour le cerveau de se protéger ?
« On s'est déjà rencontré, non ? interrogea soudain le grand homme qui marchait à ses côtés, songeur. »
Aussitôt la question posée, la brunette fut de retour dans ses bottes et son estomac se noua. Les mots étaient parfois plus efficaces qu'une tasse de café pour se réveiller. La dernière fois qu'elle avait croisé un inspecteur, ce n'était pas plus tard que la veille, et il n'avait pas eu l'air bien amical. Était-ce possible qu'il soit la colombe s'étant jeté à sa poursuite sous l'orage ? Si tel était le cas, puisque la maladroite n'avait pas pris le temps de bien camoufler son visage, ce n'était qu'une question de temps avant qu'il ne la reconnaisse.
Serrant la mâchoire, elle tenta le bluff, secouant la tête de gauche à droite. Elle ne pouvait qu'espérer que l'obscurité ait joué en sa faveur et que le bougre laisse rapidement tomber l'intuition qui l'avait soudain frappée.
« Ah oui ? s'étonna-t-il, s'étant visiblement attendu à ce que la brune confirme. Je dois vous confondre avec quelqu'un d'autre alors. »
Tout en prononçant ces mots, il poussa une porte qui laissa échapper le parfum de la mort. Gentleman, il invita la jeune fille à entrer dans la pièce en premier d'un geste de la main. Tant de courtoisie... Cependant, Akame n'eut guère le temps de profiter du soulagement de la réussite de son mensonge, que déjà l'angoisse refît surface.
Sur une table, allongé, sous un drap, immobile, un corps gisait en silence, attendant qu'on le découvre. La brune sentit aussitôt sa gorge se serrer. Pourtant, l'espoir de découvrir un parfait inconnu sous ce tissu blanc brûlait encore faiblement au finfond de son âme. Après tout, il n'était pas rare que les services de l'ordre confondent les civils entre eux. Elle l'avait vu à la télé.
Mais l'arrivée d'un médecin légiste annonça le début d'une crise, et alors que l'instant de révélation se rapprochait, un poids de plus en plus lourd se mit à peser sur sa poitrine. Finalement, lorsqu'enfin le visage du cadavre trouva la lumière des néons, la jeune femme arrêta un instant de respirer. Son souffle ne reprit pas immédiatement car, alors que ses yeux contemplaient avec horreur la peau livide de ce pauvre corps endormi, elle se sentit s'enfoncer dans les abysses du désespoir.
Un bref moment, elle crut que la vie la quitter à son tour. Ce n'était pas possible. Ça ne pouvait pas être lui. Elle l'avait quitté alors qu'il était encore en vie. Elle l'avait vu expirer. Elle l'avait vu bouger. Oui, elle l'avait bien vu, n'est-ce pas ? La voilà qui se mettait à douter. Avait-elle rêvé, plongée dans son déni ? Ou bien cet ultime souffle était-il le dernier d'une paire de poumons qui s'affaissaient pour une toute dernière fois ? Peut-être bien. Une chose était sûre cependant, à trop réfléchir à la respiration du défunt, elle en oubliait comment contrôler sa propre inspiration.
Elle manquait d'air. Peu à peu son cœur s'emballait, réclamant l'oxygène qu'il n'avait plus. Une sourdine vint recouvrir ses tympans et alors qu'elle s'isolait du monde, elle réussi à communiquer le nom qui permit d'identifier convenablement le disparu :
« Fujio... »
Ouvrant la bouche, elle parut tenter désespérément de trouver de quoi se calmer. L'air entrait pourtant bien dans sa trachée, mais ses poumons, plus bas, ne semblaient plus capable de traiter les molécules qui venaient s'accrocher à leurs bronches. Alors ils se vidaient presque aussitôt remplis, et ce jusqu'à ce que la tête lui tourne. Étouffant dans son propre corps, la brune se décida à partir à la recherche d'un vent frais qui déboucherait sa poitrine. Titubante et fébrile, elle se jeta donc sur la porte qu'on lui avait si précieusement ouverte quelques minutes plus tôt. Mettant ainsi tout son poids sur la poignée, la jeune fille ne prit pas la peine de maintenir son équilibre lorsque le battant laissa découvrir le couloir. S'étalant de tout son long sur le carrelage, elle ne se releva pas, emportée dans un tourbillon anxiogène.
Au fur et à mesure qu'elle réalisait la solitude dans laquelle elle allait être plongée dès à présent, qu'elle comprenait que son monde venait de s'effondrer entièrement, son souffle devenait de plus en plus fort et de moins en moins efficace. Elle suffoquait à l'air libre. Ses poumons faisaient grève pendant que le choc, lui, empêchait son cœur de battre. Ses organes tentaient-ils un suicide afin de redre ceux qu'elle avait perdu ?
À ses côtés, complètement déboussolé, l'inspecteur spécial se précipita à sa hauteur afin de l'aider à se relever. Face à tant de détresse, comment ne pas empathir ? Tout en attrapant un bras, il essaya donc de lui glisser quelques mots réconfortants dans une veine tentative de la calmer. Mais alors qu'il la redressait, la boule au ventre, celle qu'il tentait d'aider le repoussa d'un geste brusque. Tout d'abord surpris, le grand homme ne daigna pas reproduire un quelconque . Il le savait, lors de ces crises, il était nécessaire de laisser de l'espace à la victime pour ne pas aggraver son angoisse. Pour autant, il ne fallait pas que son état stagne ainsi ou elle allait finir par perdre connaissance.
« Mademoiselle, lui dit-il camouflant tant bien que mal sa propre peur. Mademoiselle, écoutez-moi. Prenez une grande inspiration. »
Cependant, il eut beau mimer avec toutes les bonnes intentions du monde, la respiration qu'il fallait adopter, la tourmentée ne lui prêta aucune attention. Était-elle partie avant même que sa conscience ne décide de se faire la malle ? Si tel était le cas, comment fallait-il la récupérer ?
« Monshieur Shinohara ! Interpella soudainement une voix encombrée. Ch'ai rapporté des donutsh ! »
Toujours ancrée dans sa panique, la brune se risqua à relever les yeux en direction du nouveau venu. Ce timbre l'appelait à s'accrocher de nouveau au monde réel. Et sans qu'elle ne comprenne pourquoi, la voilà qui revenait. Sa vision d'abord troublée, elle crut reconnaître une silhouette féminine tant elle lui parut petite et chétive. Pourtant, alors qu'elle se concentrait, délaissant peu à peu ses inquiétudes, elle identifia les quelques rares traits masculins qui s'offrait à être découvert sur ce nouveau visage pâle. L'individu qui venait se présenter à eux avec nonchalance semblait hésiter entre les deux sexes et la paire de grandes billes rouges qui la jugeait d'un air interrogateur, n'aidait pas à déterminer son genre avec plus d'aisance.
Alors qu'il mâchait en silence une pâtisserie dont le glaçage s'était attaché aux coins de ses lèvres, l'angoissée se surprit à l'analyser de la tête aux pieds. Une activité lui paraissant apaisante sans nul doute car, enfin, son cœur s'apaisait. Des cheveux de neige bien mal coiffés. Son souffle reprit un tempo ordinaire et ses membres chassèrent les fourmis qui avaient commencé à grouiller sous sa peau. Un teint de porcelaine ornée de fils carmins cousus en croix. À chaque détail relevé, la brune reprenait davantage le contrôle, revenant peu à peu à elle. Étrange sensation qui la fit un instant revenir sur l'idée qu'elle n'avait, jusqu'à maintenant, pas été pleine maîtresse de ses actions.
Pendant qu'Akame, toujours accroupie au sol, retrouvait la sérénité, le gourmand, lui, paraissait absorbé dans une réflexion intense.
« Juzo, va chercher de l'aide au lieu de rester planter là... ordonna la colombe toujours alarmée. »
Mais ce dernier feignant la surdité, resta immobile, ne quittant à aucun instant l'objet des inquiétudes de son collègue. Puis, brutalement, comme frappé d'un éclair de génie, il laissa tomber la boîte de douceurs qu'il tenait pourtant fermement.
« Je sais ! s'exclama-t-il en pointant du doigt l'intéressée. Je sais qui tu es !
- Juzo ce n'est pas le moment de... Reprit le grand homme, soucieux de l'état de la jeune fille.
- Mais c'est elle !
- De quoi est-ce que tu parles ? »
Cette attitude, bien surprenante, eut l'effet d'une décharge, tant et si bien qu'Akame se redressa aussitôt. Réservée comme elle l'était, elle voulut, sans surprise, fuir l'attention bien excessive de ce drôle de personnage aux mèches immaculées. L'hypothèse qu'ils soient tous deux les colombes l'ayant poursuivis la veille se renforçait davantage avec sa réaction. Il lui fallait partir. Vite, qu'elle retrouve l'usage de ses jambes avant qu'il ne se mette à crier qu'elle était une cible à abattre.
La voyant enfin se relever, l'inspecteur, lui, en fût soulagé et soupirant, il se remit également sur pieds.
« Tout va bien ? s'enquit-il. Vous vous sentez mieux ? »
Hochant la tête sans même lui accorder un regard tant elle était appliquée à éviter celui du plus jeune, la brune n'écouta que d'une oreille distraite les questions du grand homme.
« Ne faites pas attention à mon subalterne, le rassura ce dernier. La bienséance n'est... comment dire ? Pas vraiment son fort. »
Ils échangèrent tous deux une œillade tandis que son cadet continuait sur sa lancée, s'affranchissant de toute gêne.
« Je vous jure que c'est elle !
- Voilà que tu jures maintenant, souffla Shinohara sur le ton d'un parent désespéré plus que de celui d'un supérieur en colère. Ramasse plutôt ce que tu as fait tomber au lieu de dire des bêtises. »
Sans pour autant perdre de vue les iris d'eau apeurés de la brunette, le jeune homme s'exécuta. Cherchant à tatillon son bien abandonné sur le sol, il parut jouer à l'idiot. Ce fut cet instant que le légiste choisit pour venir ausculter rapidement la patiente improvisée. Celui-ci ayant assisté à la scène sans avoir pu agir tant les événements s'étaient enchaînés rapidement, il se devait de poser un diagnostic. Fort heureusement, il n'y avait rien à signaler. Tout du moins, rien de physique. Le mal était ailleurs, bien enfoui au fond de son cœur et pour ça, il ne pouvait rien faire.
« Bien, lança l'inspecteur spécial sur un ton se voulant revigorant, une fois le médecin éloigné. Me voilà rassuré. Je sais que vous n'êtes pas d'humeur à rester plus longtemps ici, mais, puis-je quand même me permettre de vous retenir encore un peu pour vous poser quelques questions, Mademoiselle Sazuki ? »
Au même moment, l'immaculé, ayant récupéré ses douceurs, marmonna tout bas. Il sembla répéter le nom que venait de prononcer son aîné, comme s'il n'en comprenait pas le sens. Ladite Sazuki, quant à elle, s'efforça à ne pas poser les yeux sur lui dès lors qu'elle entendit sa voix. Ses immenses orbes carmins la mettaient bien mal à l'aise, et elle ne voulait pas qu'un quelconque visuel le fasse à nouveau s'exclamer sans retenu.
« Ce sera rapide, insista la colombe, ignorant son subalterne. Votre témoignage est peut-être essentiel. »
Il fallu à la concernée plusieurs longue seconde avant qu’elle ne trouve l’énergie de répondre. Étrangement, alignée quelques mots lui demandait bien plus d’énergie qu’à l’ordinaire, comme si ses faibles capacités de communication avaient été atrophiées davantage.
« J-je n'ai rien v-vu...
- Vraiment ? interrogea-t-il, surpris. Pas même entendu ?
- Rien en-entendu. »
L'interrogateur prit quelques secondes pour réfléchir, comme s'il n'avait à aucun instant envisagé que la brune n'ait pu être spectatrice de rien. Il fronça les sourcils, perplexe.
« Pourtant, un témoin interrogé non loin de la scène de crime nous a dit que vous étiez parti du restaurant avec votre père après une dispute.
- Un restaurant ? s'excita l'extravagant. C'était bon ?
- Là n'est pas la question, le corrigea son supérieur avec une patience remarquable. Ce qu'il serait plus judicieux de demander serait plutôt : comment se fait-il que vous n'ayez rien vu ni entendu alors que vous étiez avec lui, mademoiselle ? »
Prise au dépourvue, la brunette perdît sa langue. "Un témoin interrogé non loin de la scène de crime" ; elle n'y avait pas songé un seul instant. Elle n'en était pas certaine, mais il était fort à parier qu'Ako se cachait derrière cette personne sans identité avouée. Elle n'était pas la seule à les avoir vu partir tous les deux, mais elle était bien l'unique à être capable de qualifier leur échange monologué de "dispute".
« Eh bien, balbutia-t-elle alors. J... j'était en co-colère. Je ne vou-voulais p-pas lui parler. Je l'ai sem-mé dans les ru-uelles avant de redre la g-gare.
- Pourquoi est-ce que tu parles bizarrement ? demanda le gringalet, empreint d'une candeur sans nom.
- Juzo ! S'indigna le plus respectueux des deux.
- Mais c'est vrai, elle ne prononce correctement qu'un mot sur deux, se justifia-t-il. Tu n'as jamais parlé comme ça, Juni. »
Les reproches que son subalterne venait de déballer firent tant se crisper le quarantenaire, qu'il paru s'offusquer plus encore que la principale concernée.
« Veuillez-nous exc une minute, déclara ce dernier, un grand sourire gêné plaqué sur le visage. »
Du même temps, il poussa donc son cadet à s'éloigner de quelques pas, comme si les deux mètres qu'il mettait entre eux, leur permettraient de se retirer convenablement. La mauvaise isolation de la distance dispensait aisément à la brune de prêter une oreille attentive aux remarques que se prit le jeune homme, tant le son coula à ses tympans sans effort. Mais la surprise de l'inspecteur spécial face à l'investissement, bien étrange de son subalterne lui était égal. Non, elle n'avait rien à faire de ses habitudes de travail consistant d'ordinaire à ne pas écouter ni participer à quoi que ce soit. Et la remarque qu'il avait porté sur sa façon de parler, pour une fois, ne l'avait pas non plus déstabilisée. Non, ce qui l'avait interpellé, au détriment de tout le reste, c'était ce nom par lequel il l'avait appelé.
Vaguement familière, cette appellation avait fait loupé un battement à son cœur encore fragile. Comme si ce mot avait été, dans son subconscient, lié à un mauvais souvenir. Il avait aussitôt fait revenir l'angoisse qui s'était pourtant échappée quelques minutes plus tôt. Alors, pendant que les deux compères échangeaient au bout du couloir, un voile sombre s'abattit sur la jeune fille. Des échos sanglants et des sons assommants vinrent emplir son esprit tandis que la réalité lui échappait à nouveau. Était-ce sa mémoire qui lui offrait des instants enfouis ? Des moments qui la conforteraient dans son mal être ? Sans doute. Pourtant, le film que lui donnait à voir son cerveau semblait si brumeux, si décousu qu'il ne lui permit en rien de comprendre quoi que ce soit.
Prise au cœur d'une tempête sans sens, Akame se trouva confrontée à un mal de tête intense. Il lui fallait changer d'air. Fuir ce dangereux endroit qui la rendait malade une bonne fois pour toute. Ce coup-ci, elle ne s'arrêterait pas avant d'avoir atteint la tranquillité. Adoptant une marche rapide, la brune quitta alors les lieux sans un au-revoir. Mais son impolitesse n'échappa guère au candide effronté car, dès lors qu'il la vit s'éloigner, il s'écria :
« Elle s'en va ! »
Aussitôt rappelée, elle accéléra la cadence. Ce lieu était source de malheur, présent et à venir, il était hors de question pour elle d'envisager de rester ici plus longtemps, à quelques mètres du corps sans vie de son père. Le sentiment déplaisant qui logeait au fond de son estomac n'était pas seulement né du nom que l'inspecteur aux cheveux blancs avait prononcé, mais était le résultat d'une accumulation qu'elle se devait de rejeter avant qu'elle ne se retrouve au bord de l'implosion.
Sans qu'elle ne s'en rende compte sa marche se transforma en course et, alors qu'elle entendait derrière elle les pas de ses interrogateurs se rapprocher à vive allure, elle profita d'un instant de dissimulation que lui offrait un virage pour entrer dans une pièce à l'abris des regards.
Plaquée contre la porte qu'elle venait de refermer derrière elle, la brune ne se risqua pas à vérifier si ses poursuivants avaient continué leur chemin, et resta immobile pendant de longues secondes. Alors qu'elle reprenait le souffle que la rapide poursuite lui avait arraché, de nouvelles images, dans le calme, vinrent s'imposer à elle comme placardées devant ses yeux. Plus de souvenirs troubles cette fois-ci. Mais un visage. Un visage cadavérique qui portait les traits d'un père qui ne serait plus jamais à ses côtés. Un visage éteint qui ne s'ouvrirait plus jamais au monde. Un visage qu'elle ne reverrait plus jamais lui adresser un regard, une parole hésitante ou un timide sourire. Un visage, qui, à peine parti, lui manquait déjà terriblement.
La voilà seule à présent. Il avait ret Sachi derrière les nuages, et elle, petite fille perdue, restait attachée au sol, comme ancrée à la terre malgré un esprit aérien. Ils l'avaient accompagné, guidé, et aujourd'hui, elle était condamnée à continuer seule, à l'aveugle, cette vie qui n'avait pris du sens qu'au moment où ils avaient croisé sa route.
Alors qu'elle réfléchissait enfin, qu'elle posait peu à peu des mots sur la mort, que le choc s'estompait, elle sentit ses yeux s'humidifier. Et, maintenant qu'elle comprenait, elle versa enfin les premières larmes de ce deuil tout juste entamé.
.·:*¨ ❀ ¨*:·.
L’une des rares fois où je ne commence pas par une description de temps qu’il fait. J’ai remarqué cette tendance chez moi. En fait, lorsque j’imagine le début d’une scène j’aperçois presque automatique le ciel avant tout le reste. Je trouve qu’il dit temps de choses à lui tout seul. L’heure qu’il est, l’atmosphère, la température, la saison, etc… Je ne sais pas si je devrais changer cette habitude. Est-ce que c’est dérangeant ?
Pas d’illustration sinon. J’aimerais bien en faire plus mais parfois je n’arrive juste pas à trouver l’inspiration, c’est comme ça.
Merci d’avoir lu jusqu’ici !
.·:*¨ ❀ ¨*:·.
Lien vers la suite : le Chapitre 6
![❀ 𝑪𝒉𝒂𝒑𝒊𝒕𝒓𝒆 5 ❀-[I]Si vous n’avez pas lu le [Chapitre 4|http://aminoapps.vertvonline.info/p/jl4h6u0], voilà le lien !
[CB]❀
« Mademoisell](https://image.staticox.com/?url=http%3A%2F%2Fpm1.aminoapps.vertvonline.info%2F8754%2F67b28b45a6de0065acf856dbc1f5cf6d3035ec2br1-750-600v2_hq.jpg)
Comments (8)
Toujours cool que tu prennes le côté psychologique au sérieux.
Mais pourquoi Akame ne réagit pas à l'utilisation du nom Juni? Elle ne se souvient pas que le meurtrier a utilisé un nom similaire ?
Je ne trouve pas que de parler du temps en début de chapitre soit dérangeant, ça ajoute même une atmosphère particulière parfois mais par exemple entre le chapitre 2 et 3 ça faisait un peu répétitif étant donné que les scènes s'enchaînaient. Et des débuts de chapitre "in medias res" comme celui-ci sont rafraichissant, j'imagine que c'est bien de ne pas tous les commencer par des descriptions, d'alterner un peu.
Eh bien je pensais à quelque chose comme le choc de l’instant qui ne l’aurait pas fait assimiler vraiment ce qu’il a pu raconter. En plus d’autre chose qui si je l’ai bien fait déconnecte davantage le cerveau. Donc non elle ne se souvient pas de ce nom, du moins pour le moment
Répondre à Tournesol
Je vois :)
Répondre à: peur
J’espère que ça ne te paraîtra plus si bizarre une fois que tu auras tout lu :sweat_smile:
Je n'ai pas terminé de lire les prochains chapitres-, mais j'aime vraiment énormément le fait que le bégaiement d'Akame est un sujet appuyé dans l'histoire ! C'est un sujet qui est rarement abordé et j'y suis particulièrement sensible donc je ne peux qu'aimer~
Sinon pour répondre à ta question posée à la fin du chapitre, je trouve que commencer les chapitres par une description est assez beau alors non n'arrête pas. Mais bon je pense qu'il faut aussi varier d'un chapitre à un autre sinon ça devinedra répétitif à la longue-
Bref j'aime beaucoup jusqu'à présent, je fonce lire la suite~
Oui je trouve qu’on en parle très peu en règle général ou alors dans des contextes où ça rendrait ça mignon. Tu sais comme (prenons un cliché) quand LA fille est gênée par les avances DU garçon. Ce genre de truc. Qu’elle ne sait plus où se mettre, qu’elle rougit bla-bla-bla ! Et pas comme un potentiel vrai problème de communication et tout ce que ça peut engendrer derrière. (C’est peut-être un peu maladroit ce que je raconte ! Je suis fatiguée j’ai du mal à réfléchir :sweat_smile: )
Je crois que pour les débuts de chapitre ça change un peu. Je suis contente que ça plaise et je pense avoir réussi à instaurer un équilibre pour ne pas que ce soit trop redondant. Enfin ça tu me le diras ! Je changerais quelques débuts si ça devient répétitif
Merci beaucoup pour ton retour ! Bonne lecture :grin:
Répondre à Tournesol
Yep l'équilibre est bien établi, te fais pas de soucis :3
Tout à fait d'accord