Que Sa volonté s'exprime à travers toi.

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> 𖠁 <

Je suis un oiseau. Mon identité vous a effrayé et vous a séduit. Je connais tous vos secrets, toutes vos machinations. Et vous avez continué à aller et venir, brisant les frontières et rétrécissant les horizons pour vos manigances. Vous n'aviez pas peur que je tombe sur le sol froid et que personne ne réchauffe ce petit corps chaud. Qu'est-ce qui vous inquiétait à part votre piédestal ? Mes ailes se sont brisées contre votre or et vos bijoux. Mais au lieu de guérir vos propres blessures, vous vous êtes jetés au fond de l'océan froid. Nagez. Reposez-vous. Eh bien. Vous savez comment. Ce n'est pas la première fois que vous vous cassez les ailes. Et l'eau glacée a enveloppé chaque cellule d'un corps duveteux. Elle a emporté le sang. Elle a emporté la douleur. Et elle a commencé à se calmer. La vague a oscillé jour après jour, avec moi dans ses bras. Enfin un jour, elle m'a doucement étendu sur le rivage sablonneux. Et pendant tout ce temps, le petit cœur battait chaud et se battait pour la vie. Elle avait l'air sans défense et fragile. Et à l'intérieur le Feu brûlait. Il n'était pas permis de geler sur le fond de l'océan, respirer.

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Désormais, je nage dans le bonheur. J'essaye de m'en persuader. Le paradis est à quelques pas de moi même si je connais pertinemment son absence. J’y suis presque. Je le tiens, je le sens, je l’aurai. Un jour il sera à moi, je l’aurai. Rien ne peut m’arrêter. Rien ne m’a arrêté jusqu’ici et rien ne le fera jusqu’au bout. Au bout du chemin, le paradis, l’idylle, mon paradis, le plaisir éternel. Tu m’appartiendras n’est ce pas ? Pourquoi ref ? Qu’est ce qui t’en empêcherait de toute façon ? Rien n’entrave le plaisir, ni le mien, ni le votre. Continuez de gémir pour moi s’il vous plaît, continuez de me faire plaisir. Tel est mon rôle depuis le début non ? Assouvir vos désirs aussi fous soient-ils, m’obséder comme une bête, me tenir en haleine jusqu’à l’épuisement, jusqu’au paradis.

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Attendre ? Vous voulez que j’attende, que je ralentisse, que je m’arrête. Espèces de fous. Rien ne retardera mon arrivée, même pas vos chagrins ni vos peines, ça ne vaut pas ce que j’ai enduré à votre place. On me dit vulgaire et malsaine, mais ce sont des mots que de créatures comme vous ne devraient pas prononcer. Ils tachent vos belles lèvres, je n'aime pas la forme de leurs commissures quand vous dites ces mots là. Et dire que je vous respectais. Je le fais toujours. L'univers ne se résume pas à vous. Le temps e lentement. Il est laborieux. Le jour où vous saurez voir la coquille brisée qui réside dans le corps sans vie que vous avez abandonné ce jour là n'est plus devant nous. Je n'ai plus rien à espérer de vous.

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❝ 𝐁 𝐎 𝐈 𝐒

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        ⨟ ❭ 木 :: 𝐦𝐮̀

        → 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑’𝑒́𝑚𝑒𝑟𝑔𝑒𝑛𝑐𝑒, 𝑑𝑒 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒

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Malgré la fébrilité de son existence, elle a hérité d'un prénom, pour la simple et bonne raison que l'importance de son devoir a besoin d'une matière dans la bouche, de quoi mastiquer mais surtout crier, hurler, de quoi déchaîner son courroux et ce sur quoi engager sa fureur.

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Elle se nomme Mei, sans accent. L'absence de démarcations sur ces lettres est dûe à la polysémie de son prénom dont les interprétations n'ont jamais été les mêmes parmi ses nombres créateurs, qui n'y ont jamais réfléchi avec beaucoup d'intention. Vu l'importance de sa présence parmi les siens, la prononciation de son nom comme sa signification n'ont jamais été un sujet de discorde. Pour les uns, elle est Mei comme la sœur cadette (妹), mais elle peut aussi être Mei comme l'intermédiaire (媒), la moisissure (黴) ou la maladie (痗), comme la couleur rose (玫) de ces cheveux éclatants ou le simple démon qu'elle est (魅).

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Mei a vu le jour dans Diyu (地狱), qui peut se traduire comme le royaume des morts ou l'enfer au regard des religions occidentales. C'est un lieu de purgation dans lequel les âmes sont purifiées en vue de leur réincarnation, qui s'apparente à un gigantesque labyrinthe composé de dix-huit niveaux souterrains et de chambres où les âmes sont emmenées pour se faire pardonner leurs péchés sur Terre. Le nombre exact de niveaux indique le nombre de déités qui y sont associés. Mei connait le nom, les bons plaisirs et les colères de chacune d'entre elles. Chaque dieu traite dans sa cour un aspect différent d'expiation. Néanmoins Diyu est dirigé par Yanluowang, le roi de l'Enfer.

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Dans le monde des hommes, elle peut être considérée comme une divinité mineure, une caricature faible du savoir ancien, du pouvoir absolu. En vérité ce n'est qu'un éclat, elle n'a jamais touché la lumière saine pour de vrai. Elle est née dans les entrailles d'un réseau de monstres mythologiques auxquels elle a accordé au moins une faveur à chacun. Car son existence n'a rien de sacré ni d'extraordinaire. Loin de la gloire et de la reconnaissance que les humains lui ont apporté lorsqu'elle est remontée la première fois sur Terre, son statut est au plus bas de la chaîne alimentaire. Mais personne n'a jamais osé la manger, tout simplement car ce qui est moisi ne se dévore pas avec appétit. Elle n'appartient à aucun rang connu de démons secondaires, et sa vie n'est qu'une infinie partie du pouvoir que lui a conféré Diyu en lui donnant naissance.

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❝ 𝐅 𝐄 𝐔

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        ⨟ ❭ 火 :: 𝐡𝐮𝐨̌

        → 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑’𝑒𝑥𝑝𝑎𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛

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Son visage ainsi que sa chevelure sont ornés de bijoux volés ou jetés par les Grands. Ses vêtements sont des lambeaux de ce qui a une fois fait le ruban, la ceinture ou le châle d'une élégante dame du Nord ou d'un Seigneur des bains. L'essentiel de sa garde robe et de ses parures ne lui ont jamais appartenu dans le sens où elle ne les a jamais obtenus de son plein gré par le biais du commerce ou de l'échange. Qu'aurait-elle a vendre sinon ? Son corps même ne lui appartient pas. Un tatouage en forme de lotus écarlate couvre son épaule droite et un seau, son seul point d'arrêt, marque son front d'une lueur dorée. Par ailleurs, son corps n'a pa d'âge, du moins il ne connait pas le vieillissement que les humains auraient pu lui accorder. Son physique s'apparente à celui d'une adolescente dans la fleur de l'âge plutôt d'une jeune femme en devenir, mais ses peaux n'ont pas d'avenir ni de demeure dans l'espace et le temps.

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Mei ne possède aucun accessoire superflus si ce n'est l'or et les pierres qui décorent sa figure, qui n'ont aucune valeur pour les divinités de manière générale et encore moins pour celles qui ont abandonné de tels objets. Elle porte à sa taille un charme en forme de masque qui permet aux permanences extérieures de l'identifier comme une Yaoguai (妖怪), une essence démoniaque capable de gagner en énergie, en sagesse et même pour certains, après plusieurs années de culture de l’esprit, prendre forme humaine, dans le but de devenir Immortelle. Cela permet à sa fonction de demeurer discrète tout en lui accorder la réputation qu'elle n'a jamais pu obtenir et ne pourra jamais acquérir malgré ses efforts.

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Selon elle, son é lui appartient comme une gemme à chérir, une lueur sans nulle autre pareille, aussi précieuse que le joyau du ciel qui l'éclaire chaque matin et le libère de son salut chaque soir.

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❝ 𝐓 𝐄 𝐑 𝐑 𝐄

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        ⨟ ❭ 土 :: 𝐭𝐮̌

        → 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑠𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

         𝑙𝑒𝑛𝑡𝑒 𝑒𝑡 𝑝𝑟𝑜𝑓𝑜𝑛𝑑𝑒

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Mei a toujours vécu sous la surveillance d'une autorité supérieure, au joug d'une divinité majeure ou d'un démon au rang plus élevé que le sien, ce qui n'était pas difficile à trouver. De ce fait, elle a développé une nature docile et fidèle dès ses premiers jours en ayant toujours sur les épaules une confiance de premier ordre.

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Avec le temps et une once de courage qu'elle a obtenu de ses geôliers, elle a appris à se construire une attitude espiègle et arrogante dans l'optique de ne pas mourir d'un coup d'épée du grand jugement. Il s'agit désormais d'une personne plus égoïste qu'auparavant. Elle a délaissé sa crédulité vétuste et négligé sa naïveté caduc pour devenir plus exigeante envers elle-même et envers les autres. Elle s'est inspirée, afin de parfaire sa personnalité, des loisirs auxquels elle avait rarement l'occasion de participer lorsque les Dieux étaient de bonne humeur, ce qui était accidentel pour les uns, abondants pour les autres. Heureusement, elle a toujours été opportuniste et de nature à profiter de tout.

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Avec des amis ou pas, elle se débrouille très bien. Avec ou sans, les dés restent les mêmes, le jeu est lancé. Les cartes jouées ne reviennent jamais en main, comme les amis perdus qui vous tournent le dos définitivement. La table est dressée, pleine ou vide, et l'âme ne fait que suivre le mouvement continu de solitude et de compagnie, vagues illusoires d'une mer dangereuse que Mei a décidé d'arrêter d'emprunter. Il faut du changement pour avancer. Mei avec des amis, ça n'avance à rien.

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❝ 𝐌 𝐄́ 𝐓 𝐀 𝐋

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        ⨟ ❭ 金 :: 𝐣𝐢̄𝐧

        → 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑐𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒𝑡 𝑑𝑒 𝑟𝑒𝑐𝑒𝑛𝑡𝑟𝑎𝑔𝑒

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│. .〈 •│Ji Shi Gan (既视感)

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Le déjà-vu est la sensation personnelle, dans une situation présente, d’avoir déjà vécu celle-ci ou d’en avoir déjà été témoin. Il ne peut pas être partagé par autrui au même degré ni à la même intensité. Cette impression peut engendrer une perplexité qui peut aller jusqu'à l'anxiété, ou au contraire un sentiment plaisant. Mei est capable de maîtrise cet espace limité qui surgit dans un esprit et matérialise ce contrôle sous la forme d'un labyrinthe. L'affect devient un dédale dans lequel sa cible est enfermée, un dédale composé de sa propre expérience, car Mei est incapable d'inventer un fond original. De plus, cette indépendance rend chaque labyrinthe unique en fonction du sujet.

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L'impresion de déjà-vu se fonde sur 3 principes : l'affectivité (le « déjà senti »), la perception (reconnaissance) et la mémoire (é indéfini). La reconnaissance dans le pouvoir de Mei peut être très précise, aller jusqu'aux détails intimes, mais cette précision de perception s'oppose à l'imprécision de mémoire (incapacité de déterminer où, et quand, a eu lieu la supposée situation d'origine). De plus, la liberté accordée aux souvenirs peut endre une capacité à prévoir ce qui va arriver, ce qui brise ainsi le labyrinthe. Mei s'amuse souvent à tester la réalité de ses impressions, et les faire disparaître à sa guise pour améliorer sa compétence.

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Ce pouvoir ne fonctionne que dans une durée de 30 minutes, au bout de laquelle Mei est obligée de relâcher sa cible. De plus, si cette dernière parvient à trouver la sortie, le dédale disparait de lui-même et le déjà-vu se termine.

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│. .〈 •│Feng Shui (风水)

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Le vent et l'eau. L'équilibre divin. Y-a-t-il plus respectable ? La maîtrise de cette technique n'est pas moins impressionnante que la qualité de son art.

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Le Feng Shui est une pratique qui utilise des principes géométriques, des couleurs, des formes et des matériaux spécifiques pour déterminer les zones favorables et défavorables d'un territoire donné, mesuré en latitude et longitude. Cette étude permet à Mei de déterminer les points sensibles du corps de son adversaire pour maximiser la puissance de ses propres attaques mais lui donne aussi la capacité d'esquiver les coups de sa cible, peu importe son niveau d'alerte et de préparation.

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Son pouvoir lui permet de lire les coordonnées (en degrés) des "zones chanceuses", zones dans lesquelles elle peut esquiver les attaques, et à l'inverse, des "zones malchanceuses", où ses coups seront fatals. Mei possède ainsi l'habileté de se servir des zones chanceuses comme celle de pousser sa victime dans des zones malchanceuses, dans lequel ses chances de survie sont réduites. Les blessures infligées dans les zones malchanceuses peuvent être dues à des attaques volontaires comme des circonstances improbables sachant que le Feng Shui est une force qui traverse tous les êtres vivants et donc à laquelle ils sont tous soumis.

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Cette capacité est améliorée par la présence de la luopan, une boussole comprenant plusieurs anneaux, ancrée à son sein par ses géniteurs et geôliers à sa création, alors que la masse d’argile était encore informe, ni idée ni créature. Chaque anneau correspond à des indications spécifiques suivant les formules utilisées. La manifestation de cette boussole lui permet non seulement d’élargir son champ et de visualiser des zones qu’à l’oeil nu elle ne saurait détecter, mais elle augmente aussi le degré de certitude de leur position.

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L'objectif du feng shui est l'identification et l'optimisation des flux de qi, l’énergie naturelle du vivant. Ainsi, Mei ne peut agir à contre-courant de cette force ni prévoir une zone chanceuse et une zone malchanceuse en même temps. La seconde vulnérabilité de son pouvoir repose dans la prédiction des coordonnées : ses interprétations peuvent la trahir et la piéger si elles ne sont pas correctes. De plus, il n'y a aucun moyen de contrer les prédictions toujours justes du Feng Shui, sauf si l'adversaire parvient à le maîtriser, car c'est un équilibre naturel auquel tous les corps ont accès. Ainsi, certaines situations peuvent provoquer des désavantages pour Mei au vu de la neutralité du Feng Shui, qui n'est pas un pouvoir à dompter mais un courant à suivre.

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❝ 𝐄 𝐀 𝐔

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        ⨟ ❭ 水 :: 𝐬𝐡𝐮𝐢̌

        → 𝑚𝑜𝑢𝑣𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡 𝑑𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑜𝑛, 𝑑𝑒 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

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Mei est née dans le ventre de la grâce des Dieux. Un chien parcourant les montagnes. Elle n'est pas descendue d'en haut comme la plupart des membres de ce qu'elle n'a cessé de considérer comme sa famille, mais elle vient des fonds d'un ancien usage. Elle est le fruit d'un désir antédiluvien et indispensable quoique précaire. Son corps frêle et sans couleur est né d'un rien comme du tout. Son corps vient du néant, de l'absolu. Elle a vu le jour dans un seul but, celui de servir et d'obéir, d'accomplir la voix des Dieux, d'exécuter leurs ordres et leur parole, de réaliser les tâches les plus basses auxquelles personne ne peut se résoudre sauf le destin, qui est une fêlure au hasard.

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Mei est née pour être une messagère divine et a été façonnée dans la pierre comme une poterie d'argile dans l'unique objectif de servir ses créateurs, en leur servant d'émissaire et de moyen. Son rôle est de charger les prières humaines mais aussi de faire parvenir les souhaits des autres divinités, d'opérer comme le vent l'aurait fait. Sauf que le vent flotte alors que la pierre roule. Un rôle, même assigné, est toujours difficile à assumer, à défaut de pouvoir être parfait par des siècles d'expérience. Sauf que contrairement à ses pairs, Mei n'est pas vieille comme la pluie et le monde. Elle n'a jamais vu, même si elle en a rêvé de nombreuses fois, la création de l'homme et du qi, de tout ce qui vit et de tout ce qui voit. De son monde, elle n'a jamais vu que des cuisses et des bras qui se penchaient vers elle pour l'écraser ou caresser sa crinière rose, seul point de couleur dans sa fraîcheur agère.

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Aujourd'hui, elle foule les paysages du monde terrestre avec liberté et véhémence, même si son indépendance repose sur une illusion. Elle en a conscience mais oublie la plupart du temps l'origine de sa mission, une conséquence de son propre mensonge et de son désir vain de déer sa condition. On n'échappe pas facilement au destin, même s'il s'agit d'une erreur. Sa présence parmi les créatures terrestres est une partie de la mission que lui ont relayé ses pairs avant de l'abandonner sur les traces d'une ruine d'un vieux conte pour enfants, un enchantement suranné visiblement recherché si les Dieux l'ont envoyé pour le ramener en bas. N'ayant pas reçu, avant d'être soumise à sa nouvelle quête, une limite de temps et d'espace, elle erre désormais dans les horizons du monde, accompagnée par ses frères et sœurs les vents et les marées, dans le but secret de se faire plaisir, d'apprécier enfin la vie et ses caprices, d'apprendre à réaliser ce qu'elle n'a jamais eu le courage d'articuler : sa volonté.

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> 𖠁 <

Au cas où vous voudriez reculer, j'ai construit un pont. Tous les endroits que vous connaissez, que j'ai connu, tout s'écroule. Je ne suis plus sur Terre pour vous. Il faut que je trouve une place pour être heureuse, moi aussi. Il faut que je tente de trouver ma place. Je n'essaierai plus pour vous. Ce que je veux faire, ce n'est plus ce que nous attendions du monde que nous construisions. Si vous cherchez toujours à ce que je descende vous voir, la patience n'aura pas raison de mes sentiments. Je n'ai plus d'oeil à la bienveillance. Tout ce que je sais maintenant, c'est ce que je veux faire. Tout est plus compliqué que ce que l'on essaye de mépriser une fois que l'on est réunis. Inspire. L'air marin envahit tes sens. Il s'enfouit dans ta conscience profonde comme un souffle rauque et suave qui dévore ta gorge, qui brûle tes poumons, pour s'effacer dans ton ventre. Laisse-le exister.

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Tout ce en quoi je croyais n'est qu'un mensonge pour en cacher un autre. La réalité ne fera surface que lorsque je serais prête à l'accepter. La crainte est ée par là. L'esprit des temps a changé. La monotonie était tenue d'une maine ferme par la tristesse. Elle a fait une victime. Le chagrin l'emporte sur la gloire. Vous avez vu comme moi cette soif, cette faim, cet appétit géant. Parfois, je me demande si vous avez déjà essayé de voir plus loin que moi. Est-ce que vos émotions éclatent et ressurgissent ? Est-ce qu'elles sont mortes ? Est-ce que la mèche est toujours allumée ? J'ai perdu dans l'océan tous les souvenirs qu'il me restait, j'ai brisé ce sablier que vous retourniez sans cesse pour ne pas m'oublier. N'appelez plus mon nom. C'est une caricature, l'allégorie de mon erreur. La Confiance. Elle est ée de l'ombre à la lumière, de la coulisses à la scène, comme si le ciel avait le pouvoir de l'arrêter. Il a fallut tracter les nuages, empêcher la pluie, percer l'atmosphère. Comme un feu d'artifice.

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