Une lettre, maladroite, qui s'adresse à

Dans le fond, elle le savait déjà. Mais des bribes de cœurs dont elle soutient le poids, elle en est las. Elle en a trop, du sien, pour le prêter à tout va et trop pour qu'il s'anime tel un soldat, en guerre. En guerre contre tout ce qui l'inspire, tout ce qui plonge hors du sommeil le moindre de ses désirs, en guerre contre ce Toit qui bloque son esprit et trouble la lueur des étoiles en pleine nuit.

À quand s'envoler ? À quand le romantisme, non pas exacerbé cette fois, à quand le vrai ?

Elle s'en remet à toi. Elle s'en remet aux mots. Ces bons compagnons, elle espère que sa compagnie ne heurte quiconque, elle espère qu'une lettre de sa part est toujours lue, elle espère que son sourire est toujours agréablement reçu. Elle espère et cette mélancolie cependant, fait se nouer dans sa gorge un nœud inextricable. Comment avouer alors ce qui est inavouable ?

Elle le ressent. Cette lettre qu'elle réécrit sans cesse, puisque les mots se perdent et se confondent, cette lettre la hante. Elle se confesse, espérant silencieusement qu'on lui réponde, mais elle se tue dans cette attente.

Dans le vacarme d'un silence qui s'est alors, à elle, imposé, elle pleure. C'est presque trop simple mais elle se laisse aller à ce qu'elle ne sait faire que quand elle se meurt. Elle se laisse aux larmes et s'abandonne à des pensées vagabondes qui la grondent et la pressent de penser à cette hauteur qui pourrait tout arranger. Elle se laisse tomber.

Dans cette spirale qui avale la moindre de ses imaginations, le moindre de ses frissons, et toute sa volonté, elle disparaît.

Ce n'est pas un Adieu, elle s'en remet à l'Après. Si les mots devaient la quitter, elle espère les avoir alors avant explorés juste assez pour trouver celui qui la représenterait. Impossible, et pénible. Ce n'est pas un Adieu, elle s'en remet à... Elle s'en remet à ses espoirs amaigris par l'âge et les coups, à ce qui lui semble juste, à tout ce qui a du goût, elle s'en remet à qui saurait être assez doux, à ce qui la tient encore debout, alors elle s'en remet à Tout.

Dans le fond, elle le savait déjà.

Adieu, elle disparaît, elle s'en va.

Elle ne s'enfuit pas, elle débat

Dans un tout nouveau format:

Celui de la Pensée sans schéma.

Ce n'est rien qu'elle, et ses propres pas

Rien qu'elle, et son cinéma,

Elle, ce qu'elle aime, délicat,

Ce qui brille d'un tel éclat

Qu'elle en subit les dégâts

Avec un grand sourire: c'est Moi.

Alors Adieu, elle s'adresse à